Les derniers événements d'Egypte ayant abouti au départ de MOUBARAK ont été l'occasion pour les médias d'utiliser très souvent le mot "peuple".
Bien souvent on assimile le peuple à une minorité.
Souvenons-nous en octobre 2010, les syndicats et les manifestants contre la réforme des retraites, indiquaient que le peuple était dans la rue, quand les manifestants ne représentaient dans les cas les plus optimistes, que 3% du peuple, et que les syndicats en France recensent moins de 8% des salariés!
Pour l'Egypte, c'est la même chose.
L'Egypte recense 85 millions d'habitants et dans le meilleur des cas, il n'y avait que 3 millions de manifestants sur la place devenue célèbre, soit environ 4% de la population.
Lors des votes qui différencient une démocartie d'un régime totalitaire, la participation n'excède pas souvent 70% des électeurs, qui ne représentent pas le peuple.
En France, un peu plus de 65 millions d'habitants, pour environ 40 millions d'électeurs!
Tous les habitants majeurs ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Que dire des élus après une participation inférieure à 50% des suffrages exprimés?
La notion du "peuple" est donc quelque peu galvaudée, compte-tenu qu'une minorité s'exprime en son nom et donc au nom de la majorité, ce qui est contraire aux principes qui régissent précisément la démocratie.
Comment est-il possible d'appeler "peuple", moins de 5% du peuple?
C'est probablement la raison pour laquelle il est convenu d'employer l'expression "la majorité silencieuse".